COVID-19: Qu'avons-nous appris jusqu'à présent?

Rien dans l'histoire moderne ne semble avoir touché autant de gens au Nouveau-Brunswick et dans le monde, aussi rapidement et d'une manière aussi profonde que cette pandémie. Rien ne semble nous avoir fait nous sentir plus connecté.e.s et déconnecté.e.s à la fois. Rien ne semble avoir créé une immense angoisse et en même temps, capturé notre imagination pour un avenir meilleur.

La pandémie de la COVID-19 a immédiatement mis notre monde et nos économies au point mort, tout en ouvrant un tout nouveau monde de possibilités dans notre façon de communiquer, travailler, exploiter nos entreprises et nous divertir.

Une crise a la capacité de mettre simultanément en lumière nos forces et nos faiblesses en tant que société. Nous voyons où sont les points faibles de notre filet de sécurité sociale. Nous sommes témoins des vulnérabilités de notre système alimentaire axé sur les importations. Nous reconnaissons la valeur des travailleur.euse.s essentiel.le.s, mais sous-payé.e.s, en première ligne de la pandémie.

Qu'avons-nous appris jusqu'à présent?

Au Nouveau-Brunswick, nous avons eu la chance d'être beaucoup moins touchés par cette pandémie et notre rétablissement est plus avancé que la plupart des autres juridictions dans le monde, ce qui nous permet de prendre le temps de réfléchir à ce que nous avons appris de la pandémie jusqu'à présent.

Nous avons appris que notre système de santé n'est pas capable de fonctionner pleinement tout en répondant à une pandémie. Cela a accéléré le passage à la médecine électronique, mais cela a également révélé un système de soins de santé soumis à une telle pression que des milliers de chirurgies et de procédures ont dû être reportées ou suspendues pour éviter de submerger le système.

Bien que la COVID-19 ait jusqu'à présent été tenue à l'écart de nos foyers de soins, l'expérience ailleurs nous a appris que nous devons repenser la façon dont nous prenons soin des plus vulnérables parmi nous et de la valeur que nous accordons à ceux et celles qui en prennent soin.

Nous avons rapidement découvert que nos lignes d'approvisionnement étaient trop longues, car les équipements médicaux et de protection essentiels n'étaient plus disponibles. On a supposé que tout ce que nous avions commandé apparaîtrait quand nous en aurions besoin. Maintenant, avec la fermeture des principaux producteurs de viande et les questions sur les approvisionnements en légumes cet automne, la pandémie a également mis en lumière notre dépendance à l'égard des aliments importés. Cela a souligné la nécessité d'une plus grande autonomie locale.

Les programmes de remplacement temporaire du revenu et l'interdiction d’expulsion des loyers ont masqué le coût humain de la pandémie, mais au fur et à mesure que ces soutiens seront supprimés, il sera nécessaire de les remplacer par quelque chose de plus permanent, comme un revenu annuel garanti.

Nous avons découvert que la partisanerie peut être mise de côté et que les chefs de partis sont capables de travailler ensemble pour servir le bien commun, comme nous l'avons fait au sein du comité ministériel multipartite. Et nous avons appris que lorsque les silos au sein du gouvernement sont éliminés et que les fonctionnaires ont la possibilité de vraiment servir le public, ils réalisent de grandes choses en un temps record.

Ce qui me donne de l'espoir

Au cours des deux derniers mois de la pandémie, la force obstinée des Néo-Brunswickois.es est apparue. Nous nous sommes montrés à nous-mêmes que nous sommes des peuples résilients, adaptables et extrêmement créatifs. Cela me donne l'espoir que nous pourrons naviguer ensemble dans un avenir incertain, non seulement en traitant le COVID-19, mais en réagissant à l'autre menace mondiale, la crise climatique.

Je suis inspiré par la façon dont chacun.e a fait sa part pour nous garder tous et toutes en sécurité et en bonne santé. J'étais en admiration devant les caissiers et caissières, les chauffeur.e.s de taxi, les soignant.e.s, les professionnel.le.s de la santé, les premi.er.ère.s intervenant.e.s et tant d'autres travailleurs, travailleuses et bénévoles essentiel.le.s qui ont refusé de laisser leurs peurs prendre le dessus au début de la pandémie et qui ont continué à servir le reste d'entre nous.

Une crise nous permet de reconsidérer nos priorités. Je sais que cette pandémie nous a déjà changés d'une manière dont nous ne prenons peut-être pas encore conscience. Je crois que nous sommes à un moment de notre histoire où, une fois de plus, nous pouvons voir la possibilité de changer, de faire de notre monde un endroit meilleur, plus attentionné, plus compatissant, moins frénétique - où nous nous élevons contre les inégalités et faisons la paix avec la nature et entre nous.

David Coon

Chef du Parti vert du N.-B.
Député pour Fredericton-Sud