Réflexions sur la démocratie

Janvier 2013
Par David Coon

Afin de me tenir au fait des questions traitées à l’Assemblée législative et d’être en mesure d’exprimer le point de vue du parti sur celles‑ci, j’assiste quotidiennement aux périodes de questions et au dépôt des projets de loi.  

Après avoir assisté aux séances de la session d’automne, j’en suis ressorti avec l’impression que, sur le plan de la démocratie, nous avons beaucoup plus de problèmes que nous l’imaginons. J’ai eu l’impression que les membres ne font que brasser de l’air – des acteurs dans une production qui a perdu son auditoire depuis longtemps.

Comprenez‑moi bien. Les élus qui siègent à l’Assemblée législative sont, pour la plupart, des gens honnêtes et bienveillants. Cela dit, ils semblent être les comédiens dans une pantomime mise en scène par leur parti respectif au lieu de travailler dans l’intérêt du bien commun. L’hyperpartisanerie qui règne dans la Chambre se traduit par des membres qui lisent des textes préparés à des fins partisanes, qui votent obligatoirement dans le même sens que leur parti et qui s’opposent machinalement à tout ce que proposent les membres de l’opposition, sans même en évaluer le bien‑fondé.

L’Assemblée législative est devenue un endroit où les membres du gouvernement suivent les procédures nécessaires pour déposer leurs projets de loi, écartent les obstacles, puis retournent à leurs bureaux. Au lieu d’être gouvernés par l’Assemblée législative, nous sommes gouvernés par le premier ministre et son Cabinet. Il n’est donc pas étonnant que les comités de l’Assemblée législative accomplissent si peu.  

Durant la période de questions, les questions posées visent à faire mal paraître le parti à qui elles sont adressées et les réponses fournies, mises à part celles données par le nouveau ministre de la Santé, Hugh Flemming, ne répondent pas vraiment à la question. Des modifications sont apportées aux projets de loi, et les résolutions proposées par l’opposition officielle sont automatiquement rejetées par le parti au pouvoir du seul fait qu’elles viennent de l’opposition.  

Les députés de l’arrière‑plan n’ont pratiquement rien à faire puisqu’on leur dit toujours dans quel sens voter. Pourquoi prendraient-ils la peine de se tenir à jour sur les projets de loi dont l’Assemblée législative est saisie s'ils savent déjà s'ils doivent voter oui ou non selon le côté de la chambre où ils sont assis? Chaque jour en début de journée, les députés de l’arrière‑plan ont la parole, mais la plupart passent trop de temps à souligner des anniversaires, des décès ou la tenue d’activités organisées par leurs partisans dans leur circonscription.

Le premier ministre Alward a chargé le politicologue Don Desserud de se pencher sur la réforme parlementaire en vue de formuler des recommandations sur les façons d’améliorer la situation. Il a même formé un comité de députés pour examiner le rapport Desserud, Propositions de réforme législative au Nouveau-Brunswick. Malheureusement, le comité ne s’est jamais rencontré, même si le premier ministre m’a assuré que cela va se faire un jour.

Parmi les six principes du Parti vert, il y a son engagement de promouvoir une démocratie participative. Il en ressort pour moi qu’il s’agit là de quelque chose que nous devons entreprendre avec ardeur à l’extérieur de l’Assemblée, et puis de l’intérieur une fois que nous aurons élu des députés du Parti vert aux élections de 2014.