Il est temps de retirer les permis d’exploitation

Combien d’arrestations faudra-t-il avant que le premier ministre David Alward s’aperçoive qu’il n’a pas le consentement des Néobrunswickois pour permettre l’exploitation des gaz de schiste? Pourtant la population de cette province a bien essayé de communiquer avec le premier ministre.

Le tout a commencé par des rencontres avec les députés, des lettres aux ministres et avec la présentation de la plus grande pétition jamais déposée à l’Assemblée législative. Toutes ces tentatives sont tombées comme dans l’oreille d’un sourd. Alors des rassemblements ont eu lieu, une grande marche a déambulé dans les rues de Fredericton et l’automne dernier des protestations hebdomadaires se sont renouvelées au bureau du premier ministre. Des associations représentant les médecins de famille et les personnes âgées ont alors réuni leurs voix à celles d’un nombre de conseils municipaux, d’organisations environnementales et de syndicats pour demander l’arrêt de l’exploration des gaz de schiste. Tous les partis politiques, excepté les conservateurs souhaitent ou bien un moratoire ou bien l’interdiction pure et simple de l’exploitation des gaz de schiste. Et encore le premier ministre David Alward refuse d’appuyer sur le bouton Pause.

Des personnes de tous les milieux imaginables ont affirmé qu’il ne fallait pas s’engager dans le sentier de l’exploitation des gaz de schiste. Des mamans et des religieuses, des professeurs et des pompiers, des médecins et des musiciens, des menuisiers et des prêtres ont tous participé aux protestations… et moi aussi à titre de chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick.

Des gens qui n’avaient jamais protesté dans leur vie, qu’ils soient Acadiens, anglophones ou membres des Premières nations, se sont retrouvés dans des manifestations pour protéger leur collectivité, leur santé et leur environnement.

Maintenant les camions percuteurs sont arrivés dans le comté de Kent pour faire des tests sismiques. Tout le monde sait très bien que si les résultats étaient positifs, la prochaine étape consisterait à faire des forages et à fracturer certains puits pour déterminer si l’on peut extraire du gaz en quantité commerciale.

Certaines personnes du comté de Kent, les membres de la Première nation Elsipogtog et leurs alliés ont pris la décision de s’engager dans une désobéissance civile pacifique, c’est-à-dire se tenir sur la route pour empêcher les camions percuteurs d’avancer. Mais ne vous méprenez pas, ces gens se tiennent peut-être devant les camions des entreprises, mais c’est devant leur propre gouvernement qu’ils se tiennent debout. Et c’est la force policière du gouvernement qui les arrête.

Le premier ministre doit mettre fin à l’exploration des gaz de schiste dès maintenant, tout comme l’ont déjà fait les premiers ministres de la Nouvelle-Écosse et du Québec. Il est temps de retirer les permis d’exploitation.

David Coon,  Chef du Parti vert du Nouveau-Brunswick